Le Soleil, jeudi 13 février 1992



Les "Rendez-vous du cinéma québécois" s’amènent pour la première fois à Québec

Après dix années de Rendez-vous du cinéma québécois présentés exclusivement à Montréal, voilà que l'organisateur de cet événement, Michel Coulombe, s'amène enfin dans la Vieille Capitale. Il songe plus tard à étendre l'événement en régions, comme à Sept-Iles et Rouyn-Noranda. (…)

"Des réalisateurs viendront présenter leur film, parfois accompagnés d'un acteur. On souhaite ainsi provoquer des discussions entre le public et les artistes", de dire Michel Coulombe, hier matin, lors d'une conférence de presse tenue en compagnie du président des Rendez-vous, le cinéaste Jean-CIaude Labrecque.

Édifiant et ahurissant

En choisissant comme film de clôture (dimanche, 23 février, 14 h) le bouleversant documentaire Le pardon du cinéaste Denis Boivin, la discussion est chose assurée. Récemment auréolé à Tours du "Grand prix Henri-Langlois du meilleur grand reportage", ce film évoque le terrible drame vécu par les familles de deux adolescents assassinés sur le pont Jacques-Carfier (à Montréal) Il y a douze ans.

Le plus bouleversant c'est l'invraisemblable pardon que la famille de l'adolescente violée et assassinée a accordée aux meurtriers. Témoignant d'une étonnante maîtrise dans la réalisation de ce document-choc, le jeu ne cinéaste recueille les témoignages non seulement des familles des victimes mais égale ment de l'un des deux meurtriers tout en ramenant constamment le spectateur sur le parapet du pont où a eu lieu le drame.

Il termine par cette "visite de pardon" des parents de la famille Dupont à Fun des meurtriers de leur adolescente, écroué au pénitencier de Baie-Comeau. Aucun sentiment de haine ou de révolte n'habite ces gens animés par une grande foi religieuse. À la fois édifiant et ahurissant! Le réalisateur viendra lui-même présenter son film.

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